Une photo découpée dans un magazine. L’autoportrait d’une femme demie-nue, à côté d’un lit et d’un appareil sur le trépied. L’audace de la pose, le contraste entre la douceur du regard et la culotte blanche à la garçonne me troublèrent. Ce fut mon premier déclic pour l’univers de Diane Arbus. Je retrouverai cette force de caractère, avec plus de d’intensité encore dans sa fascination pour êtres à la périphérie, les nains, les fous, les travestis, les clochards. Mais j’étais encore plus intriguée par la manière dont ce petit bout de femme, issue d’une famille riche de New York, abordait de purs inconnus, se retrouvant dans des zones troubles ou elle risquait sa vie. QU’aurais-je vu si j’avais été derrière la caméra? J’étais lancée : je déambulais avec elle dans les entrailles de la ville à la recherche d’une révélation.