Au Québec, le mode de scrutin employé est le scrutin majoritaire uninominal à un tour. Il s’agit de l’un des modes de scrutin reconnu comme le moins désirable puisqu’il produit de fortes distorsions électorales et cause à l’occasion des anomalies dans les résultats électoraux. Depuis 1970, le Parti québécois et le Parti libéral du Québec se sont engagés à plusieurs reprises à réformer le mode de scrutin. S’alternant au pouvoir sans partage depuis plus de 40 ans, ces deux partis ont eu quelques occasions de mettre en place les réformes électorales promises, mais n’ont pas agi sur cette question. En 2018, une page s’est tournée dans le système partisan québécois et un nouveau gouvernement de la Coalition Avenir Québec fut élu. Le premier ministre, François Legault, a lui aussi promis de réformer le mode de scrutin ; un engagement réitéré à maintes occasions.
Le débat sur la question est bien relancé et le présent ouvrage arrive à point pour participer à la discussion collective. Proposant une analyse théorique, empirique et normative, ce livre veut expliquer pourquoi les gouvernements québécois n’ont pas réformé le mode de scrutin jusqu’à maintenant et souhaite mettre en lumière les obstacles auxquels risque de faire face cette réforme au sein du gouvernement. Présentant plusieurs données qui n’avaient pas été publiées à ce jour, cet ouvrage s’appuie entre autres sur des entretiens avec des responsables politiques et sur les délibérations du Conseil des ministres.
Pour plusieurs citoyens, le mode de scrutin demeure une institution invisible, dont ils connaissent peu les mécanismes. Toutefois, il importe de s’y intéresser puisqu’il joue un rôle politique central dans une démocratie représentative en permettant de relier les préférences de la population aux choix politiques des gouvernements. En lisant cet ouvrage, tous pourront comprendre les aboutissants de cette réforme s’ils veulent la voir se concrétiser au Québec.