«Nos rencontres avaient pris la forme d’un rituel. Le hasard de l’horaire de l’autobus, toujours régulier, m’amenait au seuil de sa porte à 10 h 30 précises, heure fixée pour notre rencontre. Sam, toujours rasé de frais et vêtu comme s’il allait sortir, m’ouvrait, feignant la surprise de ma ponctualité. Nous traversions la première partie du rez-de-chaussée en commentant rapidement une oeuvre qui y était accrochée et au sujet de laquelle il me racontait une anecdote et nous nous asseyions de chaque côté de la longue table de la salle à manger, face à face, toujours du même côté. Je mettais laborieusement mon petit enregistreur en marche et la discussion débutait.»