Journaliste, poète, libre-penseuse, fondatrice d’un collège laïque pour jeunes filles et première bibliothécaire de Montréal au début du XXe siècle, Éva Circé-Côté fut tout cela avant d’être reléguée aux oubliettes de l’histoire par les élites bien-pensantes. Il faudra attendre plus de soixante ans après sa mort pour que le souvenir de cette femme remarquable soit enfin rétabli. Dans ce roman en forme d’hommage où les lettres émaillées de poèmes et de mots doux aux accents d’autrefois se croisent avec élégance, Pierre Roberge lui redonne vie en imaginant les premiers instants des amours d’Éva avec le docteur Pierre-Salomon Côté, celui que l’on surnommait « le médecin des pauvres ». Autour d’Éva et de Pierre-Salomon, c’est aussi toute une galerie de personnages colorés et savoureux qui s’anime au cœur de ce Montréal des années 1900 : les poètes Charles Gill et Marcel Dugas, l’écrivaine Gaëtane de Montreuil, l’impétueux journaliste Olivar Asselin, l’archevêque de Montréal, Mgr Bruchési et bien d’autres.Et, par-delà les joies et les drames des destins individuels, c’est enfin la rumeur sourde d’un siècle nouveau qui gronde ici. Un siècle qui n’a pas encore brisé ses promesses ni déployé toutes ses horreurs et sur lequel Éva fonde tant d’espoirs, elle, si lasse de ce monde ancien…