Le portrait de Paris au XVIIIe siècle : c'est ce que nous offre Siméon-Prosper Hardy, libraire de la rue Saint-Jacques, à travers le Journal qu'il rédigea quotidiennement pendant plus d'un quart de siècle.
«Les huit manuscrits autographes que nous éditons paraîtront dans leur intégralité en onze volumes, avec un douzième volume d'index et de suppléments, écrivent les auteurs Pascal Bastien, professeur au Département d'histoire de l'UQAM, et Daniel Roche, professeur honoraire au Collège de France, qui nous offrent ici la première édition intégrale et annotée du Journal de Hardy. La force et la cohérence du texte nous ont d'emblée interdit d'offrir une anthologie puisque l'intelligence du monde, tel qu'il s'est découvert à l'œil et à l'oreille de ce petit bourgeois parisien, ne se révèle que dans la lecture totale du journal. Ce premier volume, qui couvre les années 1753-1770, met en place le projet d'écriture du jeune libraire, pose les intérêts et les passions qui le suivront jusqu'à sa dernière ligne et dresse, d'une manière extrêmement sensible, les procès de la guerre entre le Parlement et le roi. Première étape de ce projet de longue haleine, ces années d'écriture en formulent déjà tous les vœux.»
«Irrégulière entre 1753 et 1765, la plume de Hardy devient plus vive à partir de 1766 et jusqu'aux premiers mois de la Révolution française, c'est une biographie de Paris saisie au jour le jour qu'elle nous offre, en une «histoire du temps présent» généreusement confiée à la postérité», précisent les auteurs.