Tissée de patrimoines et d’identités, la ville est le lieu et le véhicule des projets humains. Les vies de quartier qu’elle met en scène tranchent sur l’arrière-plan austère de la mondialisation : c’est ce qu’on a pris l’habitude d’appeler le « vivre-ensemble ». La ville appelle à l’utopie ; la proximité et les itinéraires confluents qu’on y découvre supplantent maintenant le fantasme des nations. Ils effacent les frontières de jadis à la faveur de territoires inédits, à la fois locaux et planétaires. Or ce devenir collectif repose plus que jamais sur les parois de la ville : porteuses de sens, même en l’absence d’un passé partagé, elles demeurent ce qui est commun. Il reste à comprendre comment.
De Montréal à Tokyo, en passant par Las Vegas, Barcelone, Prague ou Belgrade, cet ouvrage explore la pratique et la fabrication de la ville pour saisir cet univers de représentations à deux échelles, qui joue de la production de l’image des métropoles et de celle de communautés culturelles. « Circuler, travailler, habiter, se récréer » ont animé l’urbanisme du xxe siècle ; le xxie siècle apprend plutôt à aménager l’imaginaire urbain.