Cet ouvrage s'intéresse aux adaptations de l'oeuvre de Mary Shelley, Frankenstein, sans doute le roman le plus adapté de l'histoire, dans des formes génériques très variées. Le roman paraît en 1818 et dès la décennie 1820, on compte de nombreuses adaptations au théâtre, en Angleterre et en France. Le cinéma s'empare du sujet peu de temps après sa naissance, dès 1910, et n'a jamais semblé l'épuiser. Un siècle plus tard, au cours de la décennie 2010, on retrace encore plus de quinze films qui s'inspirent du roman. Au cinéma et au théâtre, mais aussi en littérature, en bande dessinée, à la télévision, en jeu vidéo, en musique, en art visuel, en culture numérique, on ne cesse de proposer des versions plus ou moins fidèles de l'original. À cela s'ajoute le fait que la publicité, le journalisme (les crimes horribles qu'on rapproche de ceux de la créature), la philosophie et la science (les questions éthiques autour de la liberté que se donnent les scientifiques au nom de la recherche) s'emparent régulièrement de sujets et de thèmes traités par le roman. Comment penser ce réseau complexe et transmédiatique? Surtout, comment expliquer ce succès de la toute jeune romancière, jamais démenti? Le livre propose une quinzaine d'analyses qui touchent un spectre important de genres: littérature, cinéma, photographie, bande dessinée, et même deux brèves fictions qui offrent des adaptations. Se pose aussi la question de l'adaptation elle-même et de ce qu'elle signifie: à partir de quel moment peut-on avancer qu'une œuvre s'inspire de Frankenstein, les critères sont-ils si évidents? Le livre est complété par une "Médiagraphie frankensteinienne" de plus de trente pages, aux nombreuses ramifications, pour les lecteurs qui voudraient aller plus loin.