Artiste audio, performeur sonore, musicien, improvisateur, Alexandre St-Onge tente de saisir l’insaisissable, dessinant les contours du réel par un travail d’écriture automatique où les sons engendrent des mots et les mots produisent des sons, explorant des zones d’ambiguïté entre la musique et le bruit.
L’artiste a élaboré une œuvre sonore inédite de 3 heures 7 minutes 21 secondes, Semblances, fruit de huit mois de manipulations acoustiques d’objets et de textes, d’improvisations et d’un processus performatif, entrepris de janvier à août 2015, avec le centre d’artistes autogéré situé à Québec, Avatar, l’un des rares organismes en Amérique du Nord dédiés aux arts audio et électroniques.
Toutes ces actions, manipulations, improvisations et performances, ont donné lieu à un dispositif de traitement et de «traduction» sonore et phonétique, modifiant le cours de l’œuvre et son contenu, à mesure de son déroulement dans le temps. Semblances est une œuvre de mues. « Traduire, c’est réincarner la source perdue et lui donner un nouveau corps, mais c’est surtout indiquer ses multiples visages possibles et à venir. » (Alexandre St-Onge).
Semblances, c’est aussi une publication bilingue et illustrée de 80 pages, une œuvre textuelle au titre éponyme, qui documente et interroge le processus de création et la pratique aussi singulière que prolifique en art audio et électronique, d’Alexandre St-Onge. En dialogue avec l’œuvre sonore, trois textes, ceux de Nicole Gingras – qui s’est jointe au processus de création -, et Christof Migone ainsi qu’un entretien entre Brandon LaBelle et Alexandre St-Onge, jalonnent la publication, sous la direction de Caroline Gagné. Les textes ont été traduits de l’anglais et du français par Daniel Canty, avec la contribution de Jeffrey Moore.