Elle ne donne pas son nom. Elle n’en a peut-être pas. Elle porte celui de la rage, son coeur celui de l’impuissance, son corps celui de la peur et de la brutalité : c’est ce qu’elle a connu, ce qu’elle reconnaît. Elle éprouve une hostilité glaciale et ne peut s’en défaire ni s’en détacher. Elle vit dans un monde où le seul langage qui lui est familier est celui de la violence, des mots-poubelles, des jurons, de la haine froide. Des mots qui portent et assènent la détestation de soi. Et des autres.