Trois romans québécois dont l’intrigue se déroule essentiellement dans le Montréal des années 1930 : Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy, Au milieu, la montagne de Roger Viau et Élise Velder de Robert Choquette. Trois héroïnes en quête d’ascension sociale : Florentine, Jacqueline et Élise. Leur point commun ? Elles sont à la recherche d’un prince aussi riche que charmant pour échapper à la misère. Chose assez rare dans l’écriture romanesque de l’époque, les auteurs insistent sur le recours aux artifices de la beauté – vêtements, maquillage, bijoux – utilisés par ces jeunes femmes modernes dans leur entreprise de séduction. Mais la mode peut-elle sauver Cendrillon ?
Suivant finement la trace de ces accessoires de mode dans les trois romans, Esther Trépanier propose une nouvelle lecture de ceux-ci. Une lecture d’autant plus intéressante qu’on y présente, en contrepoint, des oeuvres d’artistes tels Adrien Hébert, Ghitta Caiserman et Jack Beder, qui illustrent le Montréal des quartiers ouvriers, du port, de la Main, de la montagne et de l’emblématique rue Sainte-Catherine, omniprésent dans l’écriture romanesque.