François Marquis a vécu la pandémie de la COVID-19 différemment de la plupart d'entre nous. À l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, il était au cœur de la tempête. Ses carnets écrits au « je » nous plongent dans le quotidien d'une unité de soins intensifs, avec ses victoires, ses défaites. Ce récit d'une grande humilité, à la fois franc et nuancé, nous permet de mieux mesurer l'envergure des enjeux de société soulevés par l'épreuve que nous traversons collectivement depuis mars 2020. Il nous pousse à réfléchir à la place de la solidarité en temps de crise, ainsi qu'aux conséquences des choix que nous faisons en tant que citoyens.
La peur est une chose sournoise. Elle s'immisce en nous au moment où on s'y attend le moins... En voyant [de jeunes travailleurs de la santé hospitalisés], j'ai eu peur pour ma peau. Une angoisse profonde et irrationnelle. J'ai rarement ressenti une telle chose. Je me suis imaginé intubé dans mes propres soins intensifs. Ce n'était pas un beau tableau.