Qu'est-ce qui se passe donc dans notre tête d'Homo sapiens lorsqu'une passion amoureuse nous entraîne dans la déraison et les extravagances? Ou encore lorsqu'une animosité exacerbée fait glisser un quidam vers le terrorisme et le délire? À peu près la même chose! Les neurosciences nous éclairent maintenant très bien sur la vraie nature de ces deux pulsions contradictoires – amour, haine – propres aux humains. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, on constate maintenant que notre cerveau se réorganise sans cesse, et ce, depuis des centaines de milliers d'années, pour pouvoir développer de nouveaux comportements permettant de s'adapter à un environnement changeant. Ainsi, qu'on le veuille ou non, les sentiments d'amour et de haine sont des rouages essentiels à notre survie. Dans un monde en transformation, ces processus neuronaux qui favorisent le développement de comportements adaptatifs sont intensément sollicités, révèlent les études réalisées grâce aux technologies d'imagerie cérébrale fonctionnelle. Les événements de l'actualité en portent la marque. Les réseaux sociaux constituent d'ailleurs un terreau fertile à l'expression de ces émotions. Pour le meilleur – les grandes manifestations en faveur de la planète – ou pour le pire – que l'on songe aux attentats terroristes ou à l'émergence de la COVID-19 qui fournissent des prétextes à nombre de discours et d'actes haineux. Comment, s'il le faut, contrecarrer ces mécanismes cérébraux pourtant naturels? En cherchant à mieux les comprendre et en misant sur l'empathie, disent les récentes recherches en neurosciences.