Entre spécialistes universitaires et médias, les relations vont de l’évitement à l’enthousiasme participatif en passant par la méfiance réciproque dans une collaboration ressentie comme nécessaire. En général, ils ne parlent pas le même langage, ne suivent pas les mêmes méthodes, n’ont pas les mêmes moyens, ne disposent pas du même temps, n’ont pas les mêmes intérêts. Pourtant, les médias ont besoin du savoir des universitaires pour contribuer à faire comprendre le monde, et les universitaires veulent bien passer par les médias pour faire connaître leurs travaux ou amplifier leur prestige. Il n’en reste pas moins que, dans leurs rapports, le risque de confusion, de malentendu, d’équivoque sinon de trahison est constant et la déception fréquente.
Comment les universitaires sont-ils utilisés par les médias? De quelle façon leur offre-t-on l’occasion de faire valoir leur expertise et d’exercer leur spécialité devant un public plus vaste que celui de leurs groupes classes? Quel jeu exactement leur fait-on jouer? Comment les relations se passent-elles entre ces deux importants corps de professionnels de la sphère publique? Telles sont les questions qu’abordent dans cet ouvrage un ensemble de spécialistes qui conviennent tout de même que la relation entre les uns et les autres est essentielle à une vie démocratique saine et éclairée.