La religion a-t-elle sa place dans une société laïque et dans un monde dominé par le savoir rationnel ? Doit-elle être cantonnée dans l'espace privé ou peut-elle s'exprimer sur la place publique ? Dans quelles limites et avec quels risques ? Ces questionnements, d'une brûlante actualité, sont au centre de l'ouvrage de Jean-Marc Larouche, La religion dans les limites de la cité, publié chez Liber.
Placée sous le signe de la tolérance et de la reconnaissance, la réflexion que propose l'auteur, professeur au Département de sociologie, trace la voie d'une réinscription de la religion dans l'espace public des sociétés postséculières, lesquelles cherchent à dépasser l'opposition entre religion et raison publique. Selon Jean-Marc Larouche, la persistance du religieux dans nos sociétés appelle à la formation d'une éthique publique dans laquelle croyants de diverses confessions et non-croyants se comprennent comme les citoyens de la même cité. «Loin de favoriser la segmentation des identités, la société postséculière favorise l'intégration de tous, également reconnus dans leur identité profonde, fût-elle religieuse», écrit-il. Un essai stimulant pour tous ceux qui s'intéressent aux rapports entre liberté de religion, tolérance religieuse et démocratie.