Outil d'appréhension de l'expérience humaine, le récit demeure bien l'expression de cette «pulsion narrative» nommée par Fullford, finement analysée par Ricoeur. Dans Images du récit, le professeur du Département de communication sociale et publique Philippe Sohet témoigne de l'ampleur et de l'ingéniosité sans faille dont fait preuve le phénomène narratif, comme de la multiplicité des investissements théoriques nécessaires pour rendre compte de ses stratégies actuelles.
S'attachant plus particulièrement aux récits intégrant des ressources iconiques, l'ensemble des études présentées ici multiplie autant les perspectives d'analyse que les supports médiatiques investis.
Après avoir, dans un premier temps, tenté de retracer les dimensions du phénomène narratif, les débats sur ses balises, sa visée et ses assises (Le récit et l'image), la deuxième partie (Seuils du récit) s'attachera aux mécanismes d'entrée progressive dans l'univers construit du récit comme la couverture ou l'incipit. Dans la section suivante (Formats du récit), l'univers des fictions télévisées permettra d'aborder l'impact du format des genres narratifs sur les stratégies narratives, alors que Supports du récit, la quatrième partie, poursuivra cette réflexion en soulignant les rapports entre la visée narrative et les modalités sémiotiques du médium dans lequel elle projette de s'incarner. Une cinquième section (Tentation du récit) propose d'illustrer la force de la structure narrative, même au sein de projets aux visées distinctes. Récits du récit, la dernière grande section, se consacre au phénomène des récits en couches, ceux dont la trame première n'est pas sans nous inviter à retracer les indices d'autres récits plus discrets, plus déterminants souvent. L'essai qui clôt cet ouvrage (Quand lire c'est écrire) revient sur ce qui soutient le projet narratif lui-même : la culture du récit, l'indéracinable propension qui fait du lecteur un auteur en puissance.