Parutions des Auteurs UQAM

Camarade Mallarmé

Camarade Mallarmé

Une politique de la lecture
Éditeur : Les Éditions de Minuit
Collection : Paradoxe
Camarade_mallarme_72Mallarmé a connu des vies posthumes que ne suffisent à conjurer ni le recours aux registres de l'état civil ni le retour au corpus de ses textes. À l'âge de l'existentialisme, les critiques littéraires inscriront la négativité de sa poésie dans les aventures de la dialectique. Aux grandes heures du structuralisme, les avant-gardes le croiront capable de réconcilier Marx et Saussure. Quand tomberont les statues de Lénine, les philosophes liront dans ses vers la mémoire d'un siècle de révolutions. Voici Mallarmé tel qu'en lui-même le XXe siècle le change. Cette tradition interprétative, qui prend à revers la question de l'engagement littéraire, nous invite à reconnaître l'inventivité polémique des gestes de lecture et d'interprétation. Car ce n'est pas les intentions de l'écrivain qui produisent la signification politique des textes, mais les stratégies herméneutiques des lecteurs. La politique de la lecture qui a inventé la figure du camarade Mallarmé est un art du contretemps, toujours à la limite de l'anachronisme, qui rend perceptible, dans la littérature d'autrefois, une force d'opposition et de rupture toujours actuelle. Le destin politique de Mallarmé illustre les tours et détours d'une lecture engagée. Mallarmé a connu des vies posthumes que ne suffisent à conjurer ni le recours aux registres de l'état civil ni le retour au corpus de ses textes. À l'âge de l'existentialisme, les critiques littéraires inscriront la négativité de sa poésie dans les aventures de la dialectique. Aux grandes heures du structuralisme, les avant-gardes le croiront capable de réconcilier Marx et Saussure. Quand tomberont les statues de Lénine, les philosophes liront dans ses vers la mémoire d'un siècle de révolutions. Voici Mallarmé tel qu'en lui-même le XXe siècle le change. Cette tradition interprétative, qui prend à revers la question de l'engagement littéraire, nous invite à reconnaître l'inventivité polémique des gestes de lecture et d'interprétation. Car ce n'est pas les intentions de l'écrivain qui produisent la signification politique des textes, mais les stratégies herméneutiques des lecteurs. La politique de la lecture qui a inventé la figure du camarade Mallarmé est un art du contretemps, toujours à la limite de l'anachronisme, qui rend perceptible, dans la littérature d'autrefois, une force d'opposition et de rupture toujours actuelle. Le destin politique de Mallarmé illustre les tours et détours d'une lecture engagée.