Cet ouvrage pose la question des «effets secondaires des psychotropes sur l’anthropologie pénale». Qu’en est-il de l’économie du droit criminel au moment où la psychiatrie diagnostique souvent chez le contrevenant un sujet dépressif agissant sous l’influence de médicaments désinhibiteurs? Que reste-t-il de ces notions essentielles — la volonté, l’intention coupable, la conscience — qui le fondaient jusque-là? Comment imputer des actes à des sujets qui n’en sont plus? Que vaut sur le plan juridique la concurrence de deux expertises psychiatriques partisanes? L’auteur invite les acteurs du droit criminel à élucider les liens unissant soigner et punir, à distinguer le champ de la psychiatrie de celui de la rationalité pénale.